Ah le beau lapsus ! Myriam Séduis, ai-je écrit dans mon billet du vendredi 23, en évoquant Final cut, la pièce de Myriam Saduis, pour quelques jours encore à l’affiche du théâtre Océan Nord. Myriam Saduis m’a séduit, oui, et je ne suis pas le seul, à en juger par toutes les critiques élogieuses qui fleurissent à son propos.
Séduit par Mitra, le film de Jorge Leon, présenté ce samedi au cinéma Palace, le public semble bien l’avoir été tout autant. Dans le débat qui a suivi, que nous avons eu le plaisir d’animer, Katty Langelez-Stevens et moi-même, Jorge Leon a souligné ce qui l’avait poussé à cette double entreprise d’une pièce de théâtre et d’un film autour de l’histoire de Mitra Kadivar, psychanalyste iranienne abusivement internée en psychiatrie voici quelques années à Téhéran: un acte de solidarité. Solidarité de Jacques-Alain Miller, en réponse à l’appel à l’aide de Mitra, relayée par la communauté analytique rassemblée dans l’AMP, dont les efforts aboutirent à la levée de cet internement. A cet acte de solidarité, il s’est à son tour associé à travers ces deux créations, où l’histoire singulière de Mitra se croise avec celles de patients en psychiatrie hospitalisés dans le Sud de la France. Le résultat filmique en est un oratorio d’une puissante beauté, où les images de ces derniers s’enchâssent avec le récit de l’enfermement de Mitra, sur fond d’une musique sublime dûe à la compositrice autrichienne Eva Reiter.